L'avenir avec un revenu de base inconditionnel

On parle de plus en plus du problème du remplacement de l’Homme par les machines et les robots dans de nombreux secteurs d’activité. Le plein emploi n’est et ne sera plus à l’ordre du jour. Néanmoins, le salariat reste toujours le seul moyen d’accéder à l’argent qui permet la survie. Alors, de quoi vont vivre tous ces gens que la révolution robotique va laisser sans travail ? Les militants pour le Revenu de Base Inconditionnel le voient comme une solution.

Cette proposition aux saveurs révolutionnaires et progressistes est le fruit d’une constatation citoyenne inquiétante. La révolution robotique est en train de bouleverser radicalement le marché du travail en faisant disparaître de nombreux emplois. De quoi vont vivre ces gens qui ont été remplacés par une machine ? Comment pourront-ils continuer à consommer les produits de nos entreprises et donc entretenir des échanges économiques durables ?

Quelques jeunes ont accepté de prendre position sur la question.


Julie est étudiante en sciences sociales et pour elle le constat est clair : « Nous savons aujourd’hui que deux tiers des métiers qu'exerceront les étudiants actuels n'existent pas encore. Comment créer et imaginer de nouvelles activités professionnelles en sachant que sa survie matérielle n’est assurée par aucun revenu régulier ? Le RBI agirait comme une sorte de parachute et permettrait de libérer le travail. Il serait un nouveau souffle à l’innovation et à la création en jouant le rôle d’une sécurité nécessaire à l’entrepreneuriat. »


A seulement 20 ans, Pierre est très critique du modèle ultra-libéral dans lequel nous vivons : « De nos jours, dans les pays à fort taux de chômage mais également ailleurs, les gens sont terrorisés à l’idée de perdre leur travail. Tellement effrayés que beaucoup l’exécutent de manière machinale, dénudés de tout sentiment rationnel. Cette initiative arrive au bon moment. La société est en mutation, il faut que le salariat évolue dans le sens de la société. Le RBI est une des clefs pour réussir cette mutation. »

Youri, étudiant en chimie complète : « Il n’y a pas d’autre solution aujourd’hui pour accéder à l’argent qui permet la survie que de s’employer sous l’égide du capital. C’est-à-dire à son service et à ses conditions. Or avec la fin du plein emploi et la radicalisation de la compétition entre les salariés, le rapport de force est devenu tellement déséquilibré entre celui qui possède le capital (l’employeur) et l’employé qu’introduire un revenu universel permettrait de rééquilibrer ce rapport de force. En effet, avec la sécurité que représente le RBI, les salariés ne seraient plus obligés d’accepter, pour survivre, des activités dégradantes qui iraient à l’encontre de leurs principes éthiques et moraux. Je pense que la société deviendrait plus altruiste et humaniste. »

Luca est opposé au RBI, pour lui l’Etat n’a pas à donner de l’argent aux citoyens sans exiger un travail de leur part. « On risque de créer une société de fainéants et d’assistés avec un revenu de base. Les gens ne voudront plus aller travailler. Notre système actuel fonctionne correctement. Il n’est pas nécessaire de le chambouler pareillement. De plus, le financement de ce projet est très compliqué et les pistes proposées par les initiants ne me paraissent pas réalisables. »


Romain est employé à 80% dans une entreprise de la région. Lors de son temps libre, il est un bénévole très engagé dans de nombreuses activités. Pour lui, le RBI représente la possibilité à tout un chacun de s'investir dans ses passions et permet d’avoir, en plus de son travail, une implication importante dans le milieu associatif artistique et culturel du pays.Les progrès sociaux ont toujours eu du mal à être acceptés et ce de tout temps. Malgré un refus de l’initiative selon les sondages, les défenseurs d’un revenu de base soulèvent d’importantes questions qui risquent de se poser avec de plus en plus d’insistance à l’avenir.

SD









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